D’où vient le pétrole ?


Selon les historiens, le pétrole est connu depuis l’antiquité, notamment en Mésopotamie, en Égypte et en Chine. Toutefois, l’histoire du pétrole à l’ère moderne a commencé en 1859. En effet, cette année-là, la première extraction de pétrole par forage est effectuée par l’Américain Edwin L. Drake qui s’inspire, pour cela, des techniques de forage de puits de sel déjà largement en vogue. Ce forage à une profondeur de 20 mètres, lance la mise en place de technologies novatrices pour l’extraction du pétrole dans le monde. Mais d’où vient le pétrole et quel en est le processus de formation ?

 

Le kérogène

Le pétrole, comme le gaz naturel, provient de la décomposition des plantes et des organismes microscopiques vivant dans les milieux aquatiques (océans, deltas, lacs, etc.) voici des millions d’années. Il s’agit de végétaux, d’animaux, de planctons qui forment d’abord une biomasse dont une partie non détruite par les bactéries, se dépose au fond de ces milieux. Préservée par la pauvreté du milieu en oxygène, cette matière se mélange à des matières minérales pour créer des boues de sédimentation. Au fil du temps, ces boues s’accumulent par couches successives. Avec la chaleur et la pression, les couches augmentent et deviennent de plus en plus compactes. Ce processus aboutit à la formation du kérogène, un composé solide disséminé sous la forme de filets au sein des sédiments, et composé de carbone et d’hydrogène.

 

Du kérogène au pétrole

Au fil des années, les couches sédimentaires s’enfoncent de plus en plus dans la croûte terrestre. Au-delà de 1000 mètres sous le plancher océanique, les résidus de boues se solidifient en une roche appelée roche-mère qui piège le kérogène. Enfouie à son tour à entre 2500 et 5000 mètres, la roche-mère subit un craquage thermique, techniquement appelé pyrolyse, sous l’action des hautes températures qui règnent dans ce milieu. Ceci donne le pétrole qui est accompagné de gaz. C’est un processus qui dure des dizaines de millions d’années. À plus de 5000 mètres, le pétrole à son tour craque et devient du gaz.

 

Les schistes bitumineux

Si la roche-mère n’est pas suffisamment enfouie, le kérogène ne subit pas de pyrolyse.  L’on appelle alors le combustible fossile ainsi bloqué au stade d’avant-pétrole, le schiste bitumineux. Industriellement, il est possible de faire subir une pyrolyse à 500°C à ce schiste bitumineux afin d’en faire du pétrole. Dans le cas où le processus de formation du pétrole arrive à son terme, le pétrole brut initialement contenu dans la roche-mère  effectue une migration. Celle-ci est dite primaire lorsque l’eau, le pétrole et le gaz issus du kérogène sont expulsés et migrent vers une future roche-réservoir. La migration est dite secondaire quand le mélange, s’échappant lentement à travers les couches sédimentaires perméables jouxtant la roche-mère, arrive à atteindre les premiers mètres du sol où il est dégradé en bitumes sous l’action des bactéries. Le pétrole produit est alors dit lourd ou extra-lourd. Il est accompagné de sables bitumineux. Il arrive aussi que cette migration secondaire soit stoppée par une roche-couverture, ce qui induit la formation d’une roche-réservoir sous la roche-couverture.

 

Les critères de classification du pétrole

En dehors de la provenance géographique qui est un important critère de classification, de nombreux autres critères permettent de catégoriser le pétrole. Ainsi, la densité, exprimée en API, permet de classer le pétrole brut de léger à extra-lourd. Plus un pétrole est léger, plus sa densité est faible et plus son indice API est élevé. C’est le cas du Brent, brut de référence en mer du Nord, dont l’API est supérieur à 30°API. A contrario, avec un score de 10°API, le pétrole du Venezuela est qualifié d’extra-lourd. L’on mesure également la viscosité du pétrole (plus le pétrole est visqueux, plus il est dit lourd). Le pétrole léger a l’aspect du gazole : c’est le cas des gisements sahariens. Les gisements de pétrole moyen se retrouvent au Moyen Orient. Quant au pétrole lourd ou extra-lourd, il se retrouve en Amérique du Sud. Ce pétrole ne coule pratiquement pas à température ambiante. Enfin, l’on a les gisements de bitume dont les principales réserves se situent au Canada. Nous citerons pour finir une dernière variante de mesure, à savoir la teneur en soufre, qui permet de distinguer le pétrole doux (à faible teneur en soufre) du pétrole sulfuré.

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