Le gaz naturel est-il une énergie verte ?


Le gaz naturel devrait jouer un rôle important dans l’atteinte des objectifs fixés par l’Accord de Paris (réduire les émissions de gaz à effet de serre de plus de 40 %). En ce sens, le gaz est présenté comme une énergie de transition vers un avenir basé sur les énergies renouvelables. Cependant, tout comme le pétrole, le gaz naturel se forme à la suite de la lente décomposition de micro-organismes enfouis dans des couches de sédiments. Il est composé d’hydrocarbures – principalement du méthane (CH4) – naturellement piégés dans les roches poreuses. Cette définition en fait donc un combustible fossile. Pourquoi est-il considéré alors comme plus respectueux de l’environnement que le pétrole, et quels avantages les pays africains dotés de cette réserve naturelle peuvent-ils tirer de cette situation favorable ?

 

Une combustion plus respectueuse de l’environnement

Le gaz naturel n’est pas une énergie renouvelable. Il est obtenu par forage et les approvisionnements sont limités. Cependant, la nature environnementale du gaz naturel vient du fait que son utilisation génère relativement peu de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère. Lors de la combustion, il libère principalement de la vapeur d’eau et du CO2. Cependant, il émet 25 % de gaz à effet de serre en moins que le carburant et 50 % de moins que le charbon. En effet, selon le GIEC, sa combustion serait à l’origine de 0,418 kilogramme équivalent CO2 par kilowattheure d’énergie fournie, tandis que l’essence, le diesel, le mazout et le kérosène ont des valeurs de l’ordre de 0,73 et le charbon de 1,06. Outre le CO2, le gaz naturel produit moins de polluants atmosphériques, tels que le dioxyde de soufre, lorsqu’il est brûlé. De plus, il n’émet presque pas de particules fines.

 

Le gaz, une énergie de transition

Le gaz joue un rôle clé dans la transition énergétique car il est utilisé comme solution de secours pour la production d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelables. En effet, avec les technologies actuelles, de nombreux secteurs dépendent encore principalement des énergies fossiles. Il s’agit par exemple de l’aviation, du transport maritime, de l’industrie de la fonte d’acier, etc. Considéré comme une énergie climatiquement neutre à des prix relativement abordables, le gaz naturel est souvent utilisé en complément d’installations plus écologiques, telles que des panneaux solaires ou des pompes à chaleur. Il réduit ainsi considérablement l’empreinte carbone des logements équipés de tels dispositifs. Les chaudières à condensation, à haute performance énergétique, peuvent fonctionner au gaz et sont souvent utilisées à cette fin. En outre, il existe également du gaz naturel comprimé (GNC). Son mode de compression lui permet de prendre 300 fois moins de place que les carburants ordinaires. Avec de faibles émissions polluantes et une grande facilité de stockage, il peut être utilisé comme carburant et constitue une alternative intéressante à l’essence et au diesel.

 

Gaz naturel renouvelable (GNR)

Les GNR, aussi appelés « gaz verts », sont fabriqués à partir de la fermentation de divers matériaux appelés « biomasse » : plantes, boues résiduelles issues du traitement des eaux usées, résidus de l’industrie agroalimentaire et agricole, ou encore déchets ménagers. L’utilisation de ces déchets, une ressource potentiellement inépuisable, fait du GNR une énergie renouvelable. Cependant, le GNR diffère quelque peu du gaz naturel, car il pollue encore moins. En ce qui concerne le gaz naturel, les recherches indiquent que les émissions de méthane, le principal gaz naturel, qui se produisent lors de son extraction et de son transport signifient que le gaz naturel n’est pas aussi respectueux du climat qu’on le pensait auparavant. D’où, ici, l’importance de maîtriser la technologie, pour réduire le torchage du gaz et les émissions fugitives de méthane dans l’industrie pétrolière, une cause à laquelle l’APPO est déjà engagée. Ce faisant, limiter les émissions de méthane et le torchage du gaz et les récupérer peut être une véritable aubaine pour les pays africains dont le sous-sol est riche en hydrocarbures.